Avec des chaînes plus proches du client, il ne s’agit pas de reconstituer des stocks
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Pendant des années, les entreprises ont fabriqué en temps réel (just in time) en synchronisant les livraisons pour équilibrer l'offre et la demande et en maintenant les stocks à un niveau bas. La production au plus juste (lean management) a aussi conduit à fabriquer « juste assez » en prévision des commandes.
Ces approches en flux tendus ont été dénoncées pendant la crise au motif qu’elles ne créent pas de stocks suffisants en cas de rupture.
Pourtant, à l’exception des produits pharmaceutiques et stratégiques dont les stocks seraient reconstitués au cas où (just in case), la fabrication en temps réel devrait rester prédominante dans les secteurs qui sortent du champ de l’efficience économique.
Plus on ira vers un rapprochement de l’offre et la demande, plus l’intérêt de stocks amont, (en-cours de production) ou de produits finis diminuera. Le basculement vers la production personnalisée facilitée par les techniques de fabrication additive et les outils de planification privilégiera la fabrication en temps réel en fonction des commandes ou de la demande.
Ainsi, Saint-Gobain et La Redoute ont choisi une solution de planification fondée sur l’IA (Flowlity) qui intègre la chaîne logistique d’un client et de son fournisseur pour anticiper les besoins, optimiser les commandes et mieux gérer les stocks. Les groupes qui l’ont adoptée ont réduit leur niveau de stocks de 30 à 60 % et diminué les ruptures avec un impact positif sur la trésorerie.
En raccourcissant les chaînes de valeur, on ne reconstitue pas des stocks ; en réalité, on sort plutôt :
- d’une logique de stocks susceptibles de se déprécier ;
- de la notion d’indisponibilité d’un produit que l’e-commerce a déjà un peu abolie ;
- du schéma de flux tendus car les flux ne sont plus tirés (produit sur demande effective) mais poussés (en fonction d’un prévisionnel de ventes).