3
3 MODES DE RAPPROCHEMENT DE LA CHAÎNE DE VALEUR | LE DÉPLACEMENT GÉOGRAPHIQUE DES SITES DE PRODUCTION ET DE SOUS-TRAITANCE
2mn
Non lu
Etre national/local ou le troisième schéma de réorganisation des chaînes
2mn
Non lu
Progression dans le chapitre
Enfin, pour se rapprocher du client, on peut sortir d'une logique mondiale et (re)territorialiser la chaîne de valeur
Ce troisième schéma, national ou local, peut recouvrer diverses modalités ; on en identifie trois en particulier.
- La relocalisation (reshoring ou onshoring) au sens de rapatriement de tout ou partie d’une activité délocalisée d’un pays tiers vers le pays d’origine ; ce type de relocalisation est un phénomène qui était, ces dernières années, encore très limité ; en 2013, on ne recensait que 17 % de cas de relocalisation au sens de rapatriement de la production (98 plus précisément entre mai 2013 et septembre 2018) selon une étude de la DGCIS.
- La reprise d’activités anciennes voire disparues : il s’agit d’enseignes historiques positionnées sur le segment moyen/haut de gamme qui renforcent leur ancrage national ou territorial ; ainsi, la cristallerie Arques met en avant sa fabrication en France ; il s’agit aussi d’enseignes emblématiques (en difficulté ou rachetées après être tombées en désuétude) qui montent en gamme à l’issue d’une acquisition (marché du retournement) ; le capital de confiance élevé dans la marque est une garantie pour l’acquéreur ; pour gagner en profitabilité, ces enseignes vendent à des prix plus élevés qui intègrent les coûts de production locaux.
- La localisation d’activités nouvelles ou les relocalisations de « développement compétitif » : ces (re)localisations portent sur des secteurs ou technologies nouvelles et ne se situent généralement pas dans les bassins d’emplois industriels historiques ; « elles concernent des entreprises qui ont démarré une activité directement à l’étranger mais pour qui produire en France devient avantageux (positionnement haut de gamme, services complémentaires, etc.) » ; cela signifie privilégier les stratégies d’internalisation des segments ou des intrants qui dégagent des marges importantes pour les sous-traitants. La localisation nationale d’activités nouvelles dépend de l’écosystème (fiscalité, règles administratives, compétences, etc.) mais surtout de la technologie, du process, de l’innovation et des forces en présence dans le secteur d’activité de l’entreprise.
Les schémas de chaînes reterritorialisées sont notamment portés par des politiques industrielles incitant à la fabrication sur le territoire national (« Made in »). La carte ci-dessous en donne quelques exemples non exhaustifs.
Schéma national : la « reterritorialisation » de la chaîne de valeur