On observerait deux évolutions fortes.

 

• Un rééquilibrage : la production reviendrait dans les économies qui ont connu une forte désindustrialisation par le sourcing dans les pays low-cost ; « la baisse de la part de marché de la Chine devrait laisser de la place pour d’autres acteurs» estime Gildas Minvielle, Économiste à l’Institut Français de la Mode (IFM).

 

• Une multi-polarisation des sites de production : de nouvelles structures émergeraient grâce aux coûts d’entrée moins élevés dans l’industrie et à l’explosion des flux digitaux (i.e. data).

 

On évoluerait, d’une certaine façon, vers un éclatement de la production à l’échelle mondiale avec des mini-sites de production déployés dans des pays qui rassemblent des ressources physiques majeures (smart grid, data centers, centres logistiques, centres de R&D, etc.) mais aussi humaines (main-d’œuvre qualifiée) et immatérielles (connectivité) : les activités de proximité devraient, en effet, se cristalliser là où se développent les écosystèmes d’innovation et où grandissent les activités numériques.

 

Au-delà des liens plus étroits avec le territoire et le client, c’est aussi la reconfiguration des industries par les grands acteurs (via des rachats ou des fusions), les politiques industrielles en faveur de l’émergence de nouvelles activités qui pourraient répartir différemment la production industrielle dans le monde à l’horizon de dix ans.

 

Reste que ces perspectives dépendent d’un ensemble de données économiques, politiques voire sanitaires. Les questions économiques et stratégiques sont, on ne peut plus, entremêlées. Les transformations de la production sont, par ailleurs, probablement plus faciles à entrevoir que celles de la consommation. C’est dire combien tout cela ne se fera pas du jour au lendemain.

Un rééquilibrage géographique progressif de la production

 

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