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3 MODES DE RAPPROCHEMENT DE LA CHAÎNE DE VALEUR | LE DÉPLACEMENT GÉOGRAPHIQUE DES SITES DE PRODUCTION ET DE SOUS-TRAITANCE
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A moyen terme, malgré un rééquilibrage, une géographie de la production encore polarisée

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Perspectives à moyen terme : une géographie mondiale de la production encore très polarisée

On pourrait, à moyen terme, observer un rééquilibrage entre chaînes courtes et chaînes longues. Les entreprises pourraient, à cette échéance, avoir changé entre 20 et 30 % de leur capacité de fabrication chinoise, diminuant la domination de la Chine dans le secteur manufacturier.

 

Le mouvement devrait s’accélérer à mesure que la robotisation permet de ramener des productions dans les pays à coûts de main-d’œuvre plus élevés. Ce rapprochement des chaînes de valeur devrait alors impacter les pays à faible coûts de main-d’œuvre (Bangladesh ou Éthiopie) qui sont sur des productions de masse.

 

Plus généralement, les régions low-cost pourraient commencer à pâtir d’une consommation différente, sauf à remonter la chaîne de valeur.

 

À cette échéance, c’est le basculement d’un format mondial à un format régional des chaînes qui pourrait être le plus impactant. Toutefois, cette réorganisation régionale devrait aussi changer la distribution des tâches sur la chaîne de valeur, avec un certain nombre de pays cherchant à monter en gamme tandis que d’autres constitueraient de nouvelles bases de production low-cost.

 

In fine, la géographie mondiale de la production resterait, à moyen terme, encore polarisée autour de quelques pays majeurs pour plusieurs raisons :

 

  • les technologies digitales liées à l’industrie 4.0 ne seront pas encore généralisées dans les entreprises, notamment les PME-TPE, à l’exception de l’impression 3D dont l’usage a explosé pendant la crise sanitaire ; les entreprises adoptent peu à peu l’intelligence artificielle (IA), la blockchain, la réalité augmentée et l’expérimentent pour plusieurs usages ;

 

  • à cette échéance, les systèmes productifs associeront encore la production de masse et la production personnalisée, ne serait-ce que parce que la consommation de masse perdure ; le basculement dans de nouveaux schémas de production prendra du temps ; il faudrait que les fabricants rentrent majoritairement dans ces systèmes pour que cela change ;

 

  • par ailleurs, la Chine n’est plus l’atelier du monde mais elle devient, à la fois, puissance industrielle et bassin de consommation : « la Chine fait partie de notre monde ; on ne peut pas quitter la Chine ; les Chinois sont les grands consommateurs», estime Élisabeth Baur, « ni avec la Chine, ni sans la Chine « , pourrait-on dire ;

 

  • enfin, – et ce n’est pas là le moindre facteur – les mutations sociétales, y compris au plan environnemental, sont longues à produire leurs effets sur la géographie des chaînes.