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4 conditions pour accompagner le recours aux modes actifs dans les trajets professionnels
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Créer des conditions favorables à l’utilisation des modes actifs pour la logistique du dernier kilomètre

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L’intégration des mobilités actives pour les entreprises peut aussi concerner la livraison, notamment dans les zones urbaines pour la logistique « du dernier kilomètre ». Cette étape de la chaîne logistique représente une composante très importante du transport routier, notamment en termes des coûts logistiques totaux, de trafic motorisé, d’occupation de l’espace et d’émission de gaz à effet de serre. Une gestion « optimisée » du « dernier kilomètre », intégrant les mobilités actives permet des améliorations tant du point de vue économique qu’environnemental.

 

En effet, face aux aléas de circulation et à l’essor de la petite reine en ville, le vélo-utilitaire offre une solution intéressante pour les professionnels avec des atouts indéniables :

Bien qu’elle impose une révolution organisationnelle, la solution vélogistique révèle des coûts peu dispendieux et une facilité d’usage au quotidien, notamment pour les trajets inférieurs à 10 kilomètres. Les cycles professionnels sont reconnus depuis longtemps pour leur capacité à répondre aux besoins de la logistique des biens, leur essor passe désormais aujourd’hui dans la logistique des services.

 

 

1. Faciliter l’accès au foncier et lever les obstacles réglementaires

 

Le meilleur accès au foncier contribue à la bonne insertion des centres de distribution urbains au cœur des villes. Un engagement des collectivités est nécessaire pour la création d’espaces logistiques adaptés permettant l’intermodalité.

 

C’est ainsi qu’on pourra mieux transférer les marchandises vers les mobilités douces pour le dernier kilomètre.

 

• S’agissant du caractère immobilier, la préservation des activités de logistique dans les documents d’urbanisme apparaît aujourd’hui incontournable et, comme l’avait demandé la CCI Île-de-France, la LOM ouvre cette facilité au règlement du PLU. Il est important que les collectivités s’en saisissent.

 

• Par ailleurs, des réflexions doivent être menées autour du partage de la voirie et de la mutualisation d’espace. Plusieurs expérimentations ont été engagées (notamment celles portées par « Urban Lab » avec UPS ou Libner en 2018), qui posent des problématiques réglementaires, tant sur la possibilité de concession de l’espace public, que sur la gestion des conditions de travail dans des espaces mobiles.

 

À ce titre, l’utilisation des quais de Seine, en liaison avec le transport fluvial, offre des perspectives favorables à approfondir. Il sera intéressant de tirer les conclusions de l’expérimentation engagée sur le port des Champs Elysées pour l’accostage d’une péniche permettant le transbordement des marchandises sur des vélo-cargo.

DES ENTREPRISES ENGAGÉES POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE MOBILITÉ

Les coursiers et autres prestataires de transport privilégient souvent ce choix pour assurer les livraisons du dernier kilomètre dans des logiques B to C. Le développement des commerces de proximité dans le Grand Paris, corrélé à une baisse de la motorisation des ménages, accentue ce phénomène.

Désormais, les commerces alimentaires proposent des services de livraison au domicile. Monoprix, Carrefour ou encore Franprix ont été les premiers à expérimenter la livraison à vélo. Les avantages d’un tel moyen sont immédiats puisqu’il diminue le coût moyen de près de 30%, avec un délai de distribution au client dans l’heure. Les métiers de la messagerie – quant à eux – tendent à pérenniser une supply chain finale par ce biais :

Chronopost a ouvert fin 2019 un point de livraison de quartier à Paris XV et assure une partie des tournées de cette manière, tandis que Star’Service est entré au capital du cyclo-logisticien « La Petite Reine ».

 

2. Accompagner et pérenniser les expérimentations

 

Biporteur, triporteur, vélo-cargo, cariole, vélo et remorque, avec assistance ou sans… Face à la diversité des solutions proposées il s’avère nécessaire de bien évaluer celles qui pourront répondre au besoin de chaque type d’activités avant toute acquisition.

 

Ces solutions peuvent être utilisées de façon permanente ou en complément d’une flotte de véhicules utilitaires. Par exemple, les pièces volumineuses sont livrées par un prestataire externe au domicile des clients, les collaborateurs venant, eux, à vélo. Cette démarche est en plus valorisante auprès d’une clientèle sensible à l’environnement.

 

D’où la nécessité de mener des expérimentations grandeur nature. Les collectivités ont ici un rôle important à jouer et plusieurs démarches ont été engagées. L’enjeu aujourd’hui est de sortir de la phase expérimentale pour pérenniser et généraliser ces actions. Cela nécessite une meilleure communication autour des expériences réussies, la mise en place d’aides financières aux PME/TPE pour l’acquisition de matériel et la poursuite du soutien des collectivités en matière de foncier