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Levier 2 - Encourager l’aménagement des temps & espaces de travail
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Lisser les heures de pointe

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La concentration de l’emploi sur certains pôles d’activités combinée avec une culture d’entreprise qui régit les rythmes de travail et les horaires de travail d’une journée ouvrée « classique » (8h30-17h30 ou 9h-18h, sur une durée de huit heures en moyenne) structurent une partie importante des déplacements quotidiens. Cette simultanéité des trajets est à l’origine de la congestion des différents réseaux routiers et de la saturation des transports en commun aux heures de pointe.

En Île-de-France, en période normale hors-Covid-19, environ 70 % du trafic quotidien en jour ouvrable est effectué durant les heures de pointe, en particulier le matin où 90 % des déplacements opérés entre 7h30 et 9h30 sont liés au travail ou aux études. Les pics de l’hyper-pointe sont approximativement fixés à 8h45 et 18h30.

 

1. Valoriser et multiplier les expérimentations en cours

 

  • Inclure dans les démarches communes pour l’étalement des heures de pointe les administrations publiques et les universités pour maximiser les gains. Compte tenu de la synchronisation des déplacements domicile-travail et domicile-études, les personnes publiques peuvent jouer un rôle essentiel dans la désaturation des transports en adoptant des horaires de fonctionnement aménagés.

 

La Région francilienne accompagne plusieurs expérimentations de lissage des heures de pointe sur des territoires emblématiques franciliens en encourageant les entreprises à adopter de nouveaux comportements (décalage des horaires, télétravail, modes actifs, etc.). Elle propose la mise en place de chartes d’engagements volontaires réciproques, dans lesquelles les entreprises s’engagent à réduire de 5 à 10 % le nombre de salariés utilisant les transports en commun aux heures de l’hyperpointe (entre 8h30 et 9h30).

 

Depuis 2018, trois expérimentations ont été lancées sur des territoires cibles en lien avec RATP, SNCF, IDFM et les territoires :

• Paris la Défense (14 entreprises signataires, représentant un quart des employés du bassin d’emplois, soit 180 000 salariés) ;
• Grand Paris Sud (16 structures signataires, comptant 28 000 salariés et 11 500 étudiants) ;
• Plaine commune (16 structures signataires, employant 40 000 salariés, dont la CCI Seine-Saint-Denis).

 

La CCI Paris Ile-de-France, associée à ces expérimentations, insiste sur le caractère volontariste et partenarial de l’approche adoptée avec les collectivités territoriales, les opérateurs de transport (SNCF et RATP) et IDFM. Cette concertation fournit une richesse d’informations facilitant le suivi de la demande et un ajustement plus réactif de l’offre de transport dans ces zones.

DES OUTILS POUR FACILITER LES CHOIX ET LA PRISE DE DECISION

Dans le cadre du lissage des horaires d’arrivée et de départ des entreprises :

• La Région propose un smart service dédié au lissage des heures de pointe sur sa plateforme collaborative @Smartwork : outils, conseils et bonnes pratiques sur les déplacements quotidiens, en particulier sur les trajets domicile-travail.

• Le baromètre « météo du trafic à La Défense » permet de suivre l’évolution de l’affluence au niveau des entrées et sorties des gares de la Défense et fait passer un message fort sur les heures à éviter.

• L’application m2ilab : prédiction jusqu’à 1h du trafic routier et itinéraires en temps réel et prédictif sur tous les modes de transports. D’autres calculateurs d’itinéraires comme Moovit, Citymapper, Sytadin ou Waze, donnent l’état du trafic routier et des réseaux de transports, en temps réel. Ils proposent des départs échelonnés en fonction de l’affluence constatée sur l’itinéraire choisi.

 

2. Co-construire une stratégie de communication à différentes échelles

 

  • Développer les actions sur la demande de transport via des conseils personnalisés tenant compte de l’affluence en gare et à bord des trains, et des solutions alternatives disponibles. Les opérateurs de transport et IDFM peuvent y contribuer avec la mise en place de campagnes de sensibilisation en gare ainsi qu‘avec l’information voyageur en temps réel via différents canaux digitaux (applications, sites internet et bornes d’informations voyageurs en gares, etc.).
  • Réaliser des enquêtes auprès des chefs d’entreprises, responsables RH/mobilité et salariés.
  • Renforcer la communication interne dans les entreprises sur les bonnes pratiques auprès des managers et des collaborateurs.

 

Malgré les efforts de communication et une plus grande liberté accordée aux salariés pour choisir leurs heures de travail, on constate que ces derniers ont tendance à synchroniser leurs heures d’arrivée, congestionnant ainsi les transports. Les règles informelles d’entreprises, la dynamique du travail en équipe et les besoins personnels quotidiens expliquent largement cette inertie dans la pratique des horaires flexibles.

 

Etablir une stratégie de communication mieux ciblée est fondamental. Les expérimentations en cours doivent compter sur l’engagement des acteurs de la mobilité et du territoire pour utiliser les différents canaux de communication afin de renforcer le message sur les bénéfices attendus dans les réseaux de transport par l’étalement des horaires d’arrivée au travail.