Fabriquer soi-même fait aussi partie des fortes transformations de la production
Progression dans le chapitre
Parallèlement à la micro-production (micro-usines) et à la production personnalisée (à la demande et sur-mesure), on assiste à l'essor de l'autoproduction
L’auto-production consiste à faire soi-même (Do It Yourself – DIY) des objets de la vie courante, des objets artistiques mais aussi de plus en plus des objets technologiques dans divers univers : bricolage, décoration, cuisine, couture, menuiserie, robotique, informatique… Il peut donc s’agir de fabrication par les particuliers ou chez les particuliers. Pour rappel, il faut distinguer le DIY du « fait-maison » dont l’essor est fulgurant depuis plus de dix ans avec les machines à pain, les yaourtières, les machines à café, à sodas, etc. Chaque année, a lieu un salon dédié au DIY à Paris : Maker Faire.
Dans l’auto-production, on peut aussi ranger la fabrication additive (des particuliers sont les fabricants) et la production d’énergie éolienne ou solaire (pour l’autoconsommation).
AUTO-PRODUCTION
Avantages
L’autoproduction qui résulte souvent d’une forme d’intérêt personnel, de passion ou d’engagement, permet d’utiliser peu de ressources ou d’en recycler (frugal). Elle permet aussi de l’innovation incrémentale.
Développements
Historiquement, le travail est passé des fermes et des maisons vers les mines, les usines et les bureaux. Aujourd’hui, il revient quelque peu vers l’univers privé. Cette tendance est accentuée par les plateformes d’économie collaborative ainsi que par les blogs et tutoriels qui rassemblent des communautés d’usagers.
Elle est aussi portée par le développement d’ateliers (Techshops) visant à accompagner les particuliers dans la réalisation d’objets. L’un d’entre eux est le Techshop créé par Leroy Merlin à la Station F dans Paris. L’Internet des objets (IoT) joue un rôle majeur dans certains modes d’auto-production, en particulier dans la beauté connectée (micro-centrales entrant dans la salle de bain). Enfin, la tendance au DIY est portée par le développement de makerspaces.
Usages/applications
On entrevoit d’autres développements possibles, en particulier pour personnaliser des objets ou produits. Ces modèles de fabrication à domicile devraient s’amplifier dans différents domaines. La plupart des autoproductions sont destinées à l’autoconsommation mais il existe des plateformes de vente de biens autoproduits.
In fine, ces nouveaux modes d’organisation de la production devraient fortement impacter les chaînes de valeur en accroissant l’interaction avec le client mais aussi les perspectives de territorialisation près de ce dernier.
On voit, sur le graphique ci-dessous, que certains schémas permettent une production plus adéquate avec les attentes du client (personnalisée) tandis que d’autres vont être plus proches physiquement du client (territorialisée).
ADEQUATION AVEC LES ATTENTES DU CLIENT
• Micro-production
Les micro-usines apportent des solutions de production adaptées aux marchés locaux et répondent à la demande des entreprises sur la conception et la réalisation de leurs produits ; par ailleurs, l’interaction avec le client est assez étroite : « lorsqu’un client souhaite avancer la livraison de quelques jours, on lui répond quasi instantanément si cela est possible »
• Production à la demande
C’est un modèle qui donne une grande satisfaction au client puisque ce dernier obtient exactement ce qu’il veut ; avoir une compréhension forte des priorités des clients est ce qui garantit qu’ils seront servis avec les produits qu’ils souhaitent véritablement.
• Production sur-mesure
C’est le moyen d’être au plus près des marchés pour répondre rapidement à la demande ; le sur-mesure est en quelque sorte la phase ultime de l’approche centrée sur le client (customer-centric).
• Auto-production
Il y a une relative adéquation avec les attentes du consommateur : c’est lui qui décide la fabrication de tel ou tel produit pour des usages personnels mais il peut se heurter à des limites techniques
