Lever les freins
Progression dans le chapitre
RELANCER LA PRODUCTION DE LOGEMENTS, NOTAMMENT INTERMÉDIAIRES
La crise sanitaire et ses confinements induits ont profondément changé notre vision de l’urbanisation et de la vie en collectivité. C’est particulièrement vrai dans les villes où densité rime souvent avec promiscuité. Il est temps de proposer une nouvelle approche urbanistique et sociétale, soucieuse de l’environnement, propre à relancer le secteur du bâtiment et de l’immobilier.
Le logement, en particulier le logement intermédiaire, est un levier majeur pour attirer et fidéliser les talents, travailleurs-clefs et étudiants. Ce type de logement est en effet tourné prioritairement vers les salariés : ses conditions de ressources leur sont favorables et son implantation à proximité des lieux d’activité permet de réduire le temps de trajet domicile – travail. La baisse significative des autorisations de construire depuis 2020, après des années de forte production, fait craindre un préjudiciable trou d’air.
Les villes seront attractives si la production de logement s’accélère. C’est un impératif économique qui passe par l’inscription d’objectifs précis dans les documents d’aménagement et d’urbanisme régionaux et locaux. Soyons ambitieux, visons 10 000 unités de logement intermédiaire par an, et soyons en prise avec la réduction du rythme d’artificialisation des sols et la nouvelle offre de transports.
Les outils sont connus, sachons les utiliser : futur SDRIF, nouveau Schéma régional de l’hébergement et de l’habitat, Schémas de cohérence territoriale, Plans locaux d’urbanisme et Programmes locaux de l’habitat.
Les villes seront accueillantes grâce à une nouvelle conception des logements, l’amélioration de la qualité de vie, la mixité des immeubles et leur réversibilité. Les logements doivent posséder des espaces extérieurs privatifs ou partagés. Le nouveau cycle de vie des immeubles naîtra d’une méthode régionale de projet urbain global et de facilitation du parcours administratif des bâtisseurs de la ville (exemple des quartiers innovants et écologiques soutenus par la Région).
ENGAGER LA RÉVISION D’UN SDRIF MIXTE ET ÉQUILIBRÉ
Le SDRIF est le chef d’orchestre des possibles de l’aménagement. Il est la référence pour les documents de niveau local et a un rôle fondamental pour assurer qualité de vie et diversité de l’économie francilienne.
Cependant le foncier économique ne doit pas être la variable d’ajustement du SDRIF dans le cadre de la politique de sobriété foncière.
Le futur SDRIF doit être responsable, ambitieux et exemplaire. A lui de garantir :
- La mixité des fonctions urbaines entre habitat, bureaux, commerce, activités productives, logistique, etc.
- L’équilibre entre les différents bassins dont les dynamiques territoriales concourent à l’attractivité régionale
Le SDRIF doit aussi veiller à une répartition pertinente des équipements commerciaux et leur logistique selon les besoins des populations et des territoires.
Pour améliorer la visibilité des acteurs publics et de ceux privés, une cartographie des terrains déjà artificialisés et non encore artificialisés pourrait être élaborée en lien avec la Préfecture de région. Il s’agira également de mesurer les potentiels d’optimisation foncière et d’anticiper le risque de friches.
Le SDRIF devra permettre le développement des circuits courts pour rapprocher les habitants et les entreprises de leur terroir. C’est tout l’enjeu des réflexions autour de la bioéconomie et de l’alimentation du futur sur le Triangle de Gonesse, de l’initiative «manger local» de Paris – Saclay ou encore des nouveaux Projets alimentaires territoriaux.