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Des chiffres révélateurs
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Progression dans le chapitre

Les flux de déplacements domicile-travail (D-T) sont des éléments structurants des modes de vie, du fonctionnement des activités économiques et de l’organisation des territoires. Voici quelques chiffres qui illustrent sur la juste place de la mobilité liée à l’activité professionnelle.

 

UNE PART IMPORTANTE DES DÉPLACEMENTS QUOTIDIENS

 

En moyenne, dans les déplacements de l’ensemble des Franciliens, le travail représente :

UNE MOBILITÉ CROISSANTE

• Entre 2006 et 2016, le nombre d’actifs se déplaçant quotidiennement pour aller travailler hors de l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) de résidence a encore progressé : +5 % des navettes domicile-travail, soit 150 000 actifs supplémentaires (Insee, 2019)

• À l’échelon intercommunal, six actifs franciliens sur dix quittent leur territoire pour aller travailler. Cette dynamique est constatée dans la plupart des territoires franciliens, soit 57 sur 64 EPCI (établissement public de coopération intercommunale).

Les déplacements en lien avec l’arrivée ou le départ des lieux de travail ont augmenté depuis 2010 avec 0,9 million de trajets supplémentaires par jour (EGT 2020);

• Les actifs occupés réalisent 4,3 déplacements par jour, contre 3,8 en moyenne en Île-de-France (EGT 2020)

DES DISPARITÉS DÉPARTEMENTALES FORTES AU SEIN DE L’ÎLE-DE-FRANCE

L’éloignement géographique entre lieu de résidence et lieu de travail accroît les distances parcourues et engendre des besoins de transport plus complexes. Compte tenu de l’étalement urbain et des inégalités en matière d’offre de transport en commun, le moyen de transport privilégié pour aller travailler diffère fortement selon les départements en Ile-de-France.

 

Les actifs parisiens et de petite couronne, favorisés par la densité du réseau de transports en commun et un niveau d’offre élevé, privilégient ce mode alors qu’en grande couronne, la part des trajets effectués en automobile est majoritaire. En effet pour de nombreux franciliens, la voiture personnelle reste le seul moyen de transport pour les déplacements domicile-travail. Le taux d’équipement automobile des ménages reflète cette situation.

 

En 2017, seuls 34,4 % des ménages résidant à Paris possèdent au moins une voiture, contre 64,9 % en petite couronne et 83,5 % en grande couronne. La voiture devient ainsi plus présente à mesure que l’on s’éloigne de la capitale, même si les déplacements se font sur de très courtes distances. Ainsi 22% des actifs habitant et travaillant dans la même commune, ont pour premier mode de déplacement la voiture.

UN POTENTIEL DE REPORT MODAL

Le potentiel du report modal en Île-de-France est prometteur du fait des courtes portées des trajets quotidiens. D’après l’Etude globale transports (EGT) 2020, près de trois quarts des déplacements en Île-de-France sont inférieurs à 5 kilomètres et la portée moyenne d’un trajet est de 4,7 kilomètres, en légère hausse par rapport à 2010 (4,4 kilomètres). En ce qui concerne les trajets domicile-travail, 40 % des actifs Franciliens parcourent de courtes distances pour se rendre au travail : 12 % moins de 1 km, 16 % entre 1 et 3 km et 12 % parcourent de 3 à 5 km.

 

Pour les distances de 1km ou moins, environ 25 % des actifs résidant en petite couronne et 59 % en grande couronne utilisent encore la voiture comme principal moyen de transport. Cependant, une évolution semble engagée. Malgré une dépendance à la voiture, persistante dans certains territoires, les données récentes révèlent une réduction de la mobilité automobile individuelle. La part de la voiture individuelle dans les déplacements (tous motifs) à l’échelle de la région francilienne a reculé de 4,7 % par rapport à 2010.

 

L’Observatoire de la mobilité en Ile-de-France (Omnil) confirme que, sous l’effet des évolutions du réseau et de la nature des emplois, le report modal s’effectue principalement en faveur des transports collectifs (métro, bus, tram, RER), dont la part modale s’est fortement accrue pour les déplacements liés au travail au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, l’évolution des mobilités douces est non-négligeable, notamment à Paris.

DES SALARIÉS DEMANDEURS DE CHANGEMENT

Les déplacements domicile-travail sont particulièrement longs en Île-de-France :

1h24 en moyenne passée chaque jour par les actifs dans leurs parcours directs entre le lieu de résidence et le lieu de travail, aller et retour

14 minutes de plus que la moyenne nationale

 

De surcroît, ils ont tendance à augmenter en raison de l’accroissement du coût du logement dans les territoires les plus attractifs.

 

Ainsi :
• 49 % des salariés franciliens estiment que leurs trajets domicile-travail sont « désagréables » (IFOP, 2018) ;
• 76% des Franciliens sont prêts à gagner moins pour un poste équivalent, si en contrepartie le temps de trajet est réduit (RegionJob, 2018).

DES ENTREPRISES IMPACTÉES

  • Des problématiques de recrutement et un turn-over important des salaries :

En France, 41% des employeurs ont des difficultés à pourvoir un emploi pour des raisons de mobilité; et pour 59% des employeurs, un candidat a refusé une embauche suite à des problèmes de mobilité.

 

  • Une performance économique amoindrie :

Les salariés ayant un long trajet D-T (plus de 40 minutes) restent l’équivalent de 8 jours de travail en moins par an au bureau que leurs collègues dont le trajet est plus court (IFOP, 2018) ;

Le coût moyen annuel du mal être au travail est de de 14 580 € par salarié (Groupe APICIL et Mozart Consulting, 2019)

LES PROPOSITIONS DE LA CCI PARIS ÎLE-DE-FRANCE

La mobilité entre le domicile et le travail a donc un impact sur la performance économique et sociale des entreprises et constitue un enjeu important pour l’attractivité et le développement économique des territoires.

 

À travers cette prise de position, la CCI Paris Île-de-France s’inscrit dans la continuité de sa mobilisation pour l’amélioration de l’accessibilité et de la mobilité en Île-de-France. Elle a identifié quatre axes de propositions favorisant l’optimisation des déplacements domicile-travail, tout en veillant à la conciliation entre les ambitions en matière de mobilité durable et les attentes et les besoins des entreprises franciliennes.